27 novembre 2012

Quelques détails sur « Moi, Zlatan Ibrahimovic », nouvel épisode de la zlatanmania

On dit souvent que les supporters et les fans de foot ne lisent pas beaucoup de livres. On verra comment l’adage résistera à la folie Ibra.

En France, le géant à catogan a en trois mois imposé sa carcasse sur presque tous les terrains : infos, com’, les Guignols de l’info, le Petit Journal, etc. Les marionnettes de Canal ont même crée un verbe qui nomme son omniprésence : « zlataner ».

De superstar, l’armoire à glace suédoise est devenue omnistar.

Or, quelques jours après des festivals de buts et de passes décisives sous les couleurs de la Suède comme du PSG, Ibrahimovic a donc échoué. Sur un autre terrain : celui du prix August, le plus prestigieux des prix littéraires suédois. Sa biographie était nominée dans la catégorie essais et documents, mais c’est celle (signée de l’écrivain et journaliste Ingrid Calberg) d’un autre héros national, le diplomate Raoul Wallenberg, qui avait sauvé des dizaines de milliers de juifs de Budapest en leur délivrant des papiers suédois durant la seconde Guerre mondiale, qui l’a emporté indirectement.

Pour autant, c’est bien sa présence en » finale » de ce prix qui fit l’évènement. Paru en novembre 2011, « Jag är Zlatan Ibrahimovic » avait auparavant fait un carton : environ un demi-million d’exemplaires vendus à ce jour, en Suède. Coécrit avec le journaliste suédois David Lagercrantz, le livre de 280 pages avec photos, retrace le parcours de l’attaquant de 31 ans qui a rejoint le PSG en juillet, pour 20 millions d’euros et un salaire mensuel de 9 millions d’euros nets d’impôt.

En février prochain, le livre fera aussi l’évènement en France. Ce sont les Editions JC Lattès qui ont acquis le droit de traduire et publier livre, pour un montant que Laurent Laffont, son directeur éditorial, ne communique pas. « Moi, Zlatan Ibrahimovic » paraîtra le 20 février prochain. La traduction sera assurée par Olivier Villepreux, également traducteur chez Lattès de la bio du rugbyman Jonny Wilkinson, après avoir travaillé sur celle de Rafael Nadal –deux livres parus cette année. Selon le site Chronofoot, aucun supplément littéraire sur son arrivée au PSG ne sera inclus, et ni le club ni le joueur n’y auront leur mot à dire.

 

Albin Michel vs JC Lattès

 

Lorsqu’il s’est agi d’acheter le livre en France, ce furent surtout Lattès et Albin Michel qui se disputèrent le morceau. Laurent Laffont prit connaissance de l’ouvrage au printemps 2012, en version suédoise, probablement grâce à des « scouts » dont la maison dispose sur place. Il dit l’avoir acheté dès lors.

Petit hiatus dans le calendrier : Anne Michel, responsable du département de littérature étrangère chez Albin Michel, dit avoir pris connaissance de la traduction anglaise… en septembre dernier. Pourtant, les deux ne communiquèrent qu’avec une seule et même personne, l’agent suédois du joueur… On peut penser que si Lattès l’avait acheté dès février, il aurait communiqué avant…

Anne Michel monta directement au créneau pour un « livre d’une puissance incroyable ». Aujourd’hui, essuyant ses larmes (« Je pleure. J’aurais tellement aimé faire ce livre »), elle évoque toujours, avec force,

un livre où il y a une voix, un rythme, un caractère. On voit la folie de l’homme, qui est capable de prendre sa Ferrari, foncer à 200 à l’heure après s’être engueulé avec l’entraîneur. Mais on voit aussi comment et pourquoi ce gamin immigré dans une banlieue suédoise s’est construit ainsi

Le livre raconte en effet la jeunesse, très dure, d’un garçon d’origine bosniaque et croate dans le quartier défavorisé de Rosengaard (Malmö), son enfance difficile et violente, son ascension et des anecdotes sur sa carrière professionnelle, notamment ses états d’âme à Barcelone et en Italie.

 

 

Un lancement à l’Institut Culturel

 

Finaliste d’un prix littéraire en Suède, « Moi, Zlatan Ibrahimovic » sera lancé le 20 février à l’Institut Culturel suédois, à Paris. Annonçant un tirage de 30 000 exemplaires, Laurent Laffont précise que l’omniprésent footballeur

 

« donnera un minium d’interviewes. Trois au maximum, et nous sommes en train de déterminer avec qui »

Sollicité sur la présence de ce livre en finale d’un prix littéraire, l’éditeur y voit

« Un hommage des jurés pour un sportif qui a su aller au fond de lui-même »

Poursuivant :

« Nous avons publié pas mal d’autobiographies de sportifs : Wilkinson ou Nadal cette année, par exemple. Ce livre est, pour moi, plus fort encore que celui d’Agassi il y a quelques années [« Open », publié en 2009 chez Plon, Ndla]

L’ouvrage paraîtra en temps choisi : un mois après la rentrée littéraire de janvier, et au tout début de la seconde phase de la Champions League.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire