06 juin 2013

«Homeland» : le verdict sur la saison 2

Ce jeudi 6 juin, Canal Plus débute la diffusion de la saison 2 d’une série qui nous a marqué : « Homeland ». En France, elle arrive peu après la première, diffusée à l’automne dernier. Et surtout, elle arrive après qu’Arte ait diffusé la série mère israélienne, dont se sont inspirés les scénaristes et producteurs US : « Hatufim ».

 

Quelques éléments de présentation

 

Des mois ont passé depuis que l’agent Carrie Mathison a subi des électrochocs pour soigner ses troubles bipolaires, qui lui ont coûté son poste à la CIA. Mais elle est sortie de sa camisole professionnelle quand Israël décide de frapper des centrales iraniennes, et que les USA sont menacés d’un attentat. A Beyrouth, une informatrice exige de ne parler qu’à Carrie pour livrer des informations capitales. Sur place, l’Américaine, comme à son habitude, va plus loin que les ordres…

De son côté, Nicholas Brody, dont la fille a découvert la conversion à l’islam, traverse une grave crise familiale. Sollicité également par Abu Nazir et par le vice-président Walden, qui veut faire de lui son colistier pour la prochaine élection présidentielle, l’ancien marine s’épuise. Bientôt, il s’enlisera. Quand sera retrouvée une vidéo qu’il avait lui-même enregistrée dans la saison précédente, et où il avouait travailler pour Abu Nazir.

Partie de billard entre Brody, Carrie, l’Agence et la vice-présidence, l’intrigue est corsée par l’arrivée sur le sol américain de nouveaux agents d’Abu Nazir. Le sort s’acharne sur Brody, sur qui la vérité se referme, et dont la vie devient pire cachot que celui où il passa huit années en détention lorsqu’il était prisonnier d’Al-Qaïda. Sa famille explose, et le jeu du désir s’intensifie entre lui et Carrie. Un jeu où même les baisers semblent devoir faire exploser le pays.

 

(Voir la bande-annonce de la saison 2, en VO)

 

Quoi de neuf dans la saison 2 ?

 

Elle s’ouvre toujours avec ce superbe générique en noir et blanc, avec les interventions télévisées de présidents américains, qui retracent les grands moments de la politique étrangère de la Maison Blanche et toujours pas de Georg W. Bush). On retrouvera le jazz, on retrouvera des scènes de paniques du 11 Septembre, on retrouvera des images d’enfance de Carrie Mathison.

Rien de neuf, artistiquement, dans cette nouvelle saison. Mais ces douze nouveaux épisodes (nous en avons visionné huit) montrent que la complexité de l’intrigue s’est encore renforcée, s’appuyant sur une histoire nettement plus resserrée et d’un suspense plus travaillé encore. C’est toujours le charme des grandes séries, une fois passée la saison « de présentation » : on connaît les personnages, chez qui on peut descendre plus profondément, et tous les ingrédients sont connus, allégeant une histoire qui peut aller encore plus loin.

 

Certes, certains raccourcis sont toujours un peu simplistes (la collaboration entre le Hezbollah et Al-Qaïda, alors que les deux groupes ne sont ni de même confession ni de même genre d’opérations ; le fantasme américain contre l’islam, trop surligné ici) et doivent être pris avec de longues pincettes.

Mais l’interprétation des deux personnages principaux, interprétés par Claire Danes et Damian Lewis, a pris de l’ampleur, se mettant au diapason de leur ambigüité redoublée. La première interprétant un personnage cette fois entre folie, raison et vérité. Le second jouant à merveille le chaos intérieur, le double fond psychique d’un esprit ravagé, l’homme évidé de toute dignité citoyenne et familiale. Comment ne pas être touché, aussi, par la subtilité de Morena Baccarin, interprétant une épouse Brody toute en dignité.

 

Verdict : à ne pas rater.

 

(Voir un extrait du premier épisode de la saison 2)

 

 

 

 

« Homeland », saison 2, douze épisodes de 52 minutes, sur Canal Plus, chaque jeudi de juin à 20h55

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