21 octobre 2012

Ligue 1 : Troyes-Marseille, avec Alain Perrin et Mamadou Niang en hauts points communs

Ce dimanche, le Stade de l’Aube sera le théâtre du dernier match de ce week-end en Ligue1 : Troyes-Marseille. Sur le papier, il n’y a pas photo : les phocéens sont leaders, et les troyens sont derniers du classement.

Troyes-Marseille, c’est Petit Bateau contre le port de la Joliette. La ville des magasins d’usine contre la seule très grande ville de France où le centre-ville n’est pas exclusivement peuplés de riches.

C’est aussi François Baroin contre Jean-Claude Gaudin, soit une autre forme de primaires internes à l’UMP.

Pour moi, c’est un peu autre chose, et c’est bien la raison qui me fera aller sur place. Ce match, c’est ma ville natale qui affronte ma ville de cœur. C’est la première ville où je vécus contre celle que je connais le mieux au monde. Le premier club que je vis jouer contre celui que je supporte.

 

Quelques hauts faits

De retour en Ligue 1 quatre ans après l’avoir quittée, Troyes a évolué quatorze saisons parmi l’élite, sous différents noms. L’OM, qui s’y rendra dimanche pour le compte de la 9e journée, l’a emporté cinq fois au Stade de l’Aube (dernière victoire : 1-0 en février 2006) et y fuit battu à six reprises, surtout entre les années 1950 et 1970.

En faisant le bilan global des rencontres entre les deux équipes, à Marseille et à Troyes, en première et seconde divisions, en Coupes de France ou de la Ligue, l’OM compte 16 victoires en 33 confrontations, contre 8 à Troyes et 9 matches nuls.

 

On retiendra notamment ce 28 avril 1978, quand pour la 37e journée de championnat les Aubois l’emportèrent 1-0 sur le terrain d’un OM qui finirait la saison à la quatrième place.

C’était l’OM de Skoblar comme… directeur sportif, de Victor Zvunka, Marius Trésor, ou encore Jean Fernandez et du « chien fou » Marc Berdoll. Du côté troyen, c’était les débuts de carrière d’un valeureux défenseur que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître : Philippe Mahut, qui plus tard irait en Espagne avec la grande équipe de France d’Hidalgo (neuf sélections en Bleu) et jouerait avec le Racing Club de Paris d’avant la folie des prix.

 

On retiendra aussi cette double victoire troyenne, en la saison 2001-2002. Les Aubois venaient de remporter la Coupe Intertoto quand ils allèrent vaincre 1 à 0 au Vélodrome, en août 2001. C’était face à l’OM de Runje, Lebœuf, Camara, Van Buyten, Bakayoko, et du bastonneur Cyril Rool qui d’ailleurs fut expulsé. C’était une saison étrange à Marseille, avec un bref retour de Tapie à la direction, et plusieurs entraîneurs en plusieurs mois, dont José Anigo et Albert Emon qui ont régulièrement servi de rustines en ce début de millénaire olympien. Un effectif qui fut battu sur le même score, au retour à Troyes le 26 janvier 2002.

Cette saison-là, les Troyens finirent à la septième place, avec 47 points. Deux places de mieux que les Marseillais, neuvièmes avec trois points de moins.

A l’occasion de ces matches, les phocéens ne savaient pas encore qu’ils affrontaient deux hommes qui, très bientôt, feraient vibrer le Vieux Port.

 

Alain Perrin

 

Sur le banc troyen lors de ces deux rencontres, un quadragénaire de caractère mesurait mieux que tous la valeur de l’Intertoto et de ces deux succès : Alain Perrin, recruté en 1993 pour entraîner un club zonant en National 2, et qui en trois saisons le ramena au niveau professionnel. Avec Perrin, l’Estac traversa en quelques années la N2, la Division 2, puis deux dépôts de bilan, un changement de nom, avant de connaître la Ligue1, la victoire en (toute petite) coupe d’Europe.

Discipline et générosité sont des valeurs Perrin, dans un schéma 4-2-1-2-1 étudié pour, et qui révéla Niang et Rothen. Le sort, coquin comme l’on sait, voulu que ce fut à l’issu de cette saison 2001-2002 où les Aubois connurent les cimes (Intertoto, demi-finale de Coupe de France, septième place en Ligue1) que Perrin partit entraîner… l’OM. Durant dix-huit mois, l’ancien prof de gym, sobre et rigide, fit ce qu’il put dans une période tourmentée à Marseille. On retiendra, bien qu’il fût démis de ses fonctions en janvier 2004, que c’est son groupe qui alla en finale de la Coupe de l’UEFA 2004, dont le revenant Barthez fut expulsé. Plus tard, il irait entraîner Lyon, dont il fut là encore démis malgré un doublé Coupe-championnat. C’est aujourd’hui au Qatar que Perrin a trouvé son eldorado.

Deux hommes ont fait du club ce qu’il est aujourd’hui : Alain Perrin et Jean-Marc Furlan. Ce dernier étant l’actuel entraîneur.

 

Mamadou Niang

 

5 mai 2010 : Marseille-Rennes au Stade Vélodrome. En marquant le deuxième but de la victoire olympienne (3-1), le Sénégalais Mamadou Niang assura le titre à son équipe. Si l’OM remporta la Coupe de la Ligue et le titre de champion de France cette année-là, il le doit beaucoup à Niang, qui finit meilleur buteur du championnat. Même lorsque l’OM jouait mal, Niang était là pour en mettre un max au fond, assurant les victoires indispensables. Même si Gignac renaît, l’OM n’a à ce jour pas retrouvé ce genre d’attaquant, orphelin du Sénégalais qui quitta le club dès l’été 2010.

28 juillet 2000 : Marseille-Troyes au Stade Vélodrome. Dix ans auparavant, le jeune attaquant, formé au Havre, et qui avait atterri on ne sait trop comment à Saint-André-les-Vergers, paisible ville de l‘agglomération troyenne, joua au Vélodrome son premier match de Division 1. Sous les couleurs troyennes. Face à Marseille. Niang resta trois saisons et demie à l’Estac, où il fit un parcours tout à fait honnête, mais en dents de scie aussi bien en championnat qu’en Coupes Intertoto et UEFA : dix buts en soixante-cinq matches, et une histoire où il fut plus souvent assis sur le banc que filant droit au but.

 

Vinrent six mois à Metz et deux saisons à Strasbourg avant cinq années à Marseille qui le virent devenir star. L’OM moderne doit énormément à ce joueur, et ce fut une erreur de céder à ses volontés stambouliotes (et salariales) juste après le titre. Preuve : ni Rémy ni Gignac ne l’ont à ce jour remplacé, et lui-même se morfond au Qatar. Lui aussi.

 

Perrin et Niang : deux hommes dont rôderont les fantômes, ce soir aux bords de l’Aube.

 

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