09 octobre 2013

Prix Nobel de littérature 2013 : de Joyce Carol Oates à Murakami, Roth et Oz, les dernières cotes avant proclamation

Le prix Nobel de littérature 2013 sera décerné demain, jeudi 10 octobre à 13 heures. Comme chaque année, les spéculations vont bon train, sur le site de l’agence anglaise Ladbrokes, dont les paris font autorité bien que régulièrement déjoués, et chez… nous autres journalistes !

 

Oates, Roth et Murakami : le trio des éternels favoris

 

Un an après le sacre du Chinois Mo Yan, les bookmakers, comme l’an dernier, voient l’écrivain Haruki Murakami l’emporter. Le Japonais fait tous les ans partie du cercle des Très Très favoris, avec Joyce Carol Oates ou Philip Roth, voire Bob Dylan. Mais un détail joue cette fois contre Murakami : à l’exception notable de l’Europe, il est très rare, dans l’histoire du Nobel, que deux écrivains de la même zone géographique l’emportent deux années de suite. Or, le Nobel 2012 était chinois et se nomme Mo Yan…

 

Un détail fait, lui, pencher la balance du côté US, dont la littérature n’a pas été nobélisée depuis exactement vingt ans, et la récompense de Toni Morrison en 1993. C’est pourquoi les chances de Joyce Carol Oates et de Philip Roth, respectivement âgés de 75 et 80 ans, semblent supérieures à celle de Murakami.

 

Le choix féminin

 

Récompenser Joyce Carol Oates aurait aussi l’avantage de récompenser une femme. Elles ne sont en effet que douze au palmarès depuis plus d’un siècle, dont trois rien qu’en la décennie passée : Elfriede Jelinek en 2004, Doris Lessing en 2007 et Herta Müller en 2009. L’ « option féminine » dégage donc deux favorites cette année : Joyce Carol Oastes, mais aussi la Canadienne Alice Munro, publiée en France par L’Olivier, une des grandes auteurs de nouvelles de la littérature actuelle.

 

Le choix politique

 

En cas de choix politique, ce qui tomberait bien (vu de France) en cette année de commémoration camusienne, les favoris sont là aussi les mêmes que les années passées : le poète syrien Adonis et l’écrivain israélien Amos Oz.

Autre choix qui serait politiquement fort, et qui remonte en flèche chez les bookmakers de Ladbrokes : décorer un auteur du continent africain. Ce qui n’est plus arrivé depuis la Sud-Africaine Nadine Gordimer en 1991.
Dans cette optique, le plus coté est le Kenyan Ngugi wa Thiong’o : homme de théâtre, de fictions et de non-fictions, il fit opposant au régime kenyan dans les années soixante, emprisonné, écrivit en détention sur du papier toilette ce qui deviendrait « Devil on the Cross », considéré comme le premier roman moderne écrit en Kikuyu, il rejeta la religion catholique et la langue anglaise pour prendre une langue et un nom kikuyu. Un profil idéal, qu’il serait sain d’honorer.

 

Le choix littéraire

 

Dans cette catégorie se dégagent cette année le Hongrois Peter Nadas, l’Italien Claudio Magris, le Néerlandais Cees Nooteboom, l’Albanais Ismaïl Kadaré et le Portugais Antonio Lobo Antunes. Dernières arrivée dans cette catégorie de cotes : l’écrivaine biélorusse Svetlana Alexievitch ou la romancière algérienne Assia Djebar.

 

Un nom…

 

… semble se détacher dans les pronos, combinant nationalité (US), sexe (féminin), et aura contemporaine : Joyce Carol Oates.

 

Les délibérations du jury des sages seront rendues publiques dans… cinquante ans. Mais on sait que l’Académie, qui partage avec les désignations papales du Vatican le goût de l’impénétrable, aime les décisions irrationnelles…

Le lauréat recevra son prix à Stockholm le 10 décembre, jour anniversaire de la mort de l’inventeur du prix, l’industriel et philanthrope suédois Alfred Nobel. Comme l’an passé, le prix est doté d’un montant de 8 millions de couronnes suédoises (environ 925 000 euros).

 

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