13 août 2015

Démission de Bielsa : nous étions à la conférence de presse de Vincent Labrune

Philippe Pérez et Vincent Labrune lors de la conférence de presse de ce dernier (13 août, photo H. Artus)
(De Marseille) Cinq jours après le séisme provoqué ici par la démission de Marcelo Bielsa, Vincent Labrune donnait une conférence de presse ce jeudi. Il s’agissait de la première prise de parole publique du président de l’OM, qui jusqu’ici n’avait réagi que par un communiqué dans la nuit de samedi à dimanche (se disant « abasourdi »), avant que « le board » olympien (entendez: l’actionnaire principale, Margarita Louis-Dreyfus, et la direction) ne signe une publication sur le site club, dimanche, évoquant son refus « se soumettre à la loi d’un seul homme ».

 

Le Pop Corner se trouvant à Marseille ces temps-ci (j’étais au match de samedi, et ai assisté à la fameuse annonce de Bielsa), il vous a fait vivre en direct la conférence. Dont vous retrouverez ci-dessous le verbatim, dans les conditions du direct, brut de décoffrage.

 

 

Après la conférence

 

Tout en contredisant les propos de Bielsa sur les points litigieux, et mystérieux, avancés par l’Argentin au sujet de son contrat, le président Labrune s’est efforcé de tenir une ligne « pas de polémique ». De dire et redire la confiance en Passi. Et de rendre plusieurs hommages à l’investissement de Margarita Louis-Dreyfus, parfois appelée « l’actionnaire », parfois par son nom. Des hommages qui montre aussi la reprise en main du club par son propriétaire.

Monté à la tribune avec son directeur général Philippe Pérez, Labrune a débuté la conférence de presse en prévenant :

En préambule, je vous annonce que je ne donnerai pas le nom du prochain entraîneur. Nous avons entièrement confiance en Franck Passi. Nous sommes là pour faire un point sur notre état d’esprit

Lequel s’efforce d’être serein :

Il n’y a pas d’inquiétude. On a un effectif de qualité. On reste ambitieux pour la saison

 

Le contrat

Portant l’optimisme comme on porterait un bouclier dans la bataille, le numéro un du club a vite été questionné sur les questions du contrat avec Bielsa. L’occasion de contredire un à un les étranges (et non dévoilés) éléments revendiqués par son ex-entraîneurs. Si les choses sont toujours floues, les mots de Labrune furent plus concrets (pas compliqué…) que ceux de l’ancien coach. Pour la direction de l’OM, le changement de contrat concernait la proposition de Bielsa (2 ans fermes) et celle du club (1 an + 1 an), mais elle était réglée avant la semaine dernière.

On [la direction d’un côté, Bielsa de l’autre] a travaillé longtemps pour se rapprocher, du mois d’avril jusqu’au mois de juin. Et les positions se sont rapprochées. De plus, l’actionnaire a fait des efforts importants pour qu’on puisse conclure un accord mi-juin. Il y a eu une volonté de notre part de signer le contrat, une réunion d’ordre technique. Marcelo a voulu levé la condition suspensive de sa deuxième année de contrat. C’était de l’ordre du détail, et c’était réglé le soir même

Et Labrune de conclure que Bielsa avait décidé de partir avant même la fameuse réunion de mercredi 5 août. Pourtant, « l’OM lui avait proposé un contrat inédit financièrement dans l’histoire du club ».

Marcelo Bielsa durant sa conférence d'après-match, samedi 8 août (photo : H. Artus)

Reconnaissant l’apport énorme de son ex-entraîneur :

Il nous a apporté beaucoup en terme de professionnalisme, de rigueur, de spectacle

Je suis déçu de son départ. Mais on a une vision de ce que doit être le football aujourd’hui, ça doit être un show, un spectacle. Nous avons recruté des joueurs pour avoir une équipe spectaculaire. On est content d’avoir cet effectif. Les joueurs sont enthousiastes

 

L’OM…. et les problèmes de riches du foot français

On a tout changé structurellement sur le secteur sportif. L’engouement, le spectacle, la façon de jouer, ça a changé du tout au tout. La révolution culturelle a bien eu lieu
disait Labrune cette après-midi.

A trois reprises, le dirigeant a cligné de l’œil vers l’autre grande actualité du foot hexagonal : la défiance de la LFP de Thiriez devant la FFF de Le Graët, et cette Ligue 1 qui veut s’autonomiser encore plus de la Ligue 2. Depuis mardi et la démission de 19 clubs de leur instance, l’UCPF, la Ligue 1 a franchi un cap dans la guerre contre un football égalitaire. Et on attend demain la décision du Conseil d’Etat, saisi par la LFP contre la FFF.

Quand il parlait de spectacle, de révolution culturelle, de football offensif, Labrune plaçait aussi de petites charges patronales sur la fiscalité et le contexte qui n’incitent pas les grands joueurs à venir jouer en L1, sur les droits télés trop faibles.

Le reste… ci-dessous.

 

La conférence de presse (conditions du direct)

 

La conférence de presse est prévue pour durer 20 minutes.

La salle de presse est comble, ce qui signifie une grosse cinquantaine de journalistes, photographes et JRI dans la salle de presse du Centre Robert Louis-Dreyfus.

 

Le président Labrune arrive, accompagné du directeur adjoint Philippe Pérez.

« En préambule, nous ne vous révélerons pas le nom du futur entraîneur »

« Nous avons confiance en Franck Passi »

« Je n’étais pas au courant du tout qu’il [Bielsa] comptait partir »

Sur les termes du contrat évoqués par Bielsa:

« L’actionnaire a fait des efforts très très importants. Tout était arrangé en juin »

« A  la demande de Marcelo, il y a eu une demande de modification sur l’année à renouveler. ce qui modifiait de facto le contrat, et la présence de l’avocat lors de la réunion de mercredi dernier »

« Je suis allé le voir à ‘issue du point presse samedi. Pas plus d’explication »

« Nous parlons ici d’un contrat qui n’a jamais été vu dans l’histoire de l’OM. Margarita Louis-Dreyfus a fait des efforts très importants »

« Nos relations [avec Bielsa] s’étaient pacifiées »

« J’ai consacré beaucoup d’énergie à satisfaire les exigences de Marcelo. Depuis juin, nous travaillons ensemble à construire l’effectif pour la saison à venir »

« Je n’ai jamais songé à démissionner »

 

Sur le club :

« Structurellement, le club avait modifié sa structure pour Bielsa. C’est une révolution structurelle »

 

Quand je le questionne sur le temps qu’il se donne pour trouver un successeur :

« On se donne le temps nécessaire. Encore une fois, nous avons toute confiance en Franck Passi et en tout le staff. Nous nous donnons le temps, nous étudions, et l’actionnaire aura plus que son mot à dire »

« Nous travaillons en autofinancement »

 

Philippe Pérez :

« Cette réunion s’est très bien passée. On a évoqué et trouvé des solutions. Ce n’était pas notre première réunion. J’ai été le premier surpris par sa décision et son annonce »

« Nous avons fait un effectif avec Marcelo. Pour le spectacle. Tous les joueurs qui sont ici sont enthousiastes, sereins. Je leur ai encore parlé à l’heure du déjeuner »

« La place et le rôle que nous avions donné à Bielsa correspond aux changements que je voulais effectuer pour apporter un vent nouveau »

« On a énormément valorisé notre actif joueurs. Augmenté les recettes »

 

Sur la question de la short-list :

« Pas de short-list »

« Étranger ou pas, la succession n’est pas une question de passeport mais de philosophie »

« On a beaucoup de candidatures. On se laisse encore quelques jours »

 

 

16h25, la conférence de presse s’achève.

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