28 avril 2012

Coupe de France : Quevilly bat Lyon… en 1968

« Une fable française » : c’est ainsi que L’Equipe du jour nomme la 94e finale de la Coupe de France, qui opposera ce soir le deuxième plus gros budget du football professionnel français à un club amateur qui joue en National (la troisième division). L’Union sportive quevillaise à l’Olympique lyonnais. Une fable qui, en fait, a déjà eu lieu.

2012

Lyon, c’est LE club français des années 2000. Sept titres de champion de France. Un président, Jean-Michel Aulas, qui est le plus favorable à l’ultralibéralisation du football et à une séparation avec l’UEFA : après avoir été membre du G14, organisation des clubs les plus importants et riches d’Europe dissoute en 2008, il fait partie des fondateurs de l’Association européenne des clubs.

Le budget de l’Olympique lyonnais est de 150 millions d’euros quand celui de l’US Quevilly est de 1,9 millions.
Le club normand compte quatorze joueurs sous contrats fédéraux (gérés par la FFF et non par la Ligue professionnel, il s’agit en quelque sorte de contrats semi-professionnels) et de douze amateurs. L’édition du jour de France-Soir nous chiffre les salaires des joueurs entre 1500 et 2500 euros, avec des primes de 180 euros par victoire. Le quotidien écrit également que la Fédération française de football a doté le club de 1,11 millions d’euros pour l’accession à la finale. Une prime partagée entre le club et les joueurs, qui ont à ce jour touché 8000 euros chacun.

Yoann Gourcuff, plus gros salaire de l’Olympique Lyonnais et deuxième plus gros salaire de Ligue1 cette saison, émarge quant à lui à 5,5 millions d’euros cette saison (450 000 par mois). Il sera titulaire ce soir, mais n’a quasiment pas joué depuis dix-huit mois, et a perdu la plus grande partie de son aura après une Coupe du monde 2010 dont il ne s’est jamais remis.

De 1927 à 2010

Dans son histoire, l’OL a déjà disputé sept finales de Coupe de France, et en a remporté quatre. Trois lors de la première période des années 1960 à 1974, celles de Serge Chiesa, Fleury Di Nallo et Bernard Lacombe (victoires en 1964, 1967 et 1973), et une en 2008.

L’histoire de Quevilly avec la Coupe de France n’est pas des moindres non plus. En 1927, lors de la dixième édition de la compétition, le club joua la finale contre l’Olympique… de Marseille. A l’époque, les finales se déroulaient au Stade Olympique de Colombes, et les Marseillais l’emportèrent 3-0. En 2010, les Normands, qui évoluaient en CFA, allèrent jusqu’en demi-finale, éliminés par le PSG.

1968

Mais en fait, l’US Quevilly et l’OL se sont déjà croisés en Coupe de France. C’était le 10 mars 1968. C’étaient les huitièmes de finale de la Coupe de France. Les Normands s’étaient imposés grâce à un but de Daniel Horlaville (1-0). Un exploit -déjà- retentissant : la France du foot était au fond du gouffre, et la grande rivalité entre Lyon et Saint-Etienne ne faisait que naître. Et accessoirement: les Lyonnais étaient tenants du titre.

 

En quarts, les Normands élimineraient Dunkerque 4-0, avant de perdre contre Bordeaux en demies, non sans avoir été jusqu’aux prolongations. Cette année-là, le vainqueur de la Coupe fut… Saint-Etienne.

On peut parler de « fable française ». Il y en a des milliers dans l’histoire du football hexagonal. Celle de Quevilly, de 1968 à aujourd’hui, en est une.

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