02 septembre 2013

Michel Gueorguieff, grand Monsieur du polar, parti sans pâlir

Elmore Leonard et Michel Gueorguieff s’étaient vus fin juin 2006. Ils parlaient, comme tout le monde ce week-end là à Frontignan, de « la société du spectacle », thème de la neuvième édition du FIRN.

Ils reprendront peut-être leur conversation bientôt. Ailleurs. Car dix jours après le premier, grand monsieur du roman noir américain, c’est le second qui nous a quittés. Michel Gueorguieff est en effet décédé tôt ce matin, à son domicile, de suites d’ennuis de santé l’ayant diminué depuis deux années.

Président de l’association Soleil Noir, crée en 1987 et basée à Montpellier, il avait crée ce qui est à ce jour le plus ancien festival Polar en activité dans l’hexagone : le fameux Festival International du Roman Noir, né à Frontignan en 1998. Où nous penons tant de plaisir et de passion à venir, chaque dernier week-end de juin, travailler et finir la saison.

Un festival qui doit sa profondeur, aussi, à celle avec laquelle Gueorguieff considérait la chose intellectuelle, politique, citoyenne, collective. Une profondeur de réflexion que l’on retrouvait dans la programmation choisie.

Ayant, un temps du parcours sinueux de l’édile local, travaillé aux côtés de Georges Frêche, Michel Gueorguieff était un grand acteur du milieu du livre. Le FIRN, duquel il s’occupait avec sa compagne et leurs associés, était, est et sera un festival de tout premier plan. Qui a reçu quasiment tous les maitres vivants, qu’ils soient américains, italiens, espagnols, sud-américains, cubains, d’Europe de l’Est ou du Nord. Qui de tout temps a eu du cran : dès 2004, c’est sous l’égide de Michel Gueorguieff et de Pierre Bouldoire (maire PS de Frontignan depuis 1995) que Cesare Battisti fut déclaré Citoyen d’honneur de la ville. La dernière fois qu’on vit l’Italien, c’était en visioconférence et c’était à Frontignan. C’était l’an passé.

 

L’an passé, l’an prochain, la première année, celle qui viendra et celles qui viendront : tous ces temps se confondent, de tout futur et de toute éternité, pour dire à Michel Gueorguieff un adieu affectueux, complice intellectuellement comme amicalement.

 Adresser nos plus vives condoléances, tout aussi affectueuses à sa compagne, qu’on a vu cette année tenir le festival la tête haute et le cœur de même.

Pour lui dire ce qu’il sait si bien, et dont peut-être avec Elmore Leonard il reparlera : le polar, c’est comme le rock, c’est encore plus intelligent si c’est drôle. C’est là qu’est la vie.

Merci, Michel, d’être cette vie-là.

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